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  Entre la soumission et la lutte, il n'y a pas de milieu.

Jacques Bainville

Jacques Bainville

de l'Académie française

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47

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2025-04-08 19:04:34

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 AUX ÉDITIONS BATOILLES

Les Conséquences politiques de la paix (1920)
Histoire de France (1924)

 BIOGRAPHIE

I. Enfance et formation (1879–1898)
Jacques Bainville naît le 9 février 1879 à Paris, dans une famille bourgeoise, catholique et monarchiste. Son père est inspecteur des finances. Il reçoit une éducation rigoureuse et brillante, très tôt marquée par les lettres classiques, l’histoire, et les idées conservatrices.

Il effectue ses études secondaires au prestigieux Lycée Henri-IV, où il se passionne pour l’histoire de France, en particulier pour la période moderne et la monarchie. Bainville est un lecteur précoce de Joseph de Maistre, Louis de Bonald, Taine et Renan, ce qui forge sa vision du monde : sceptique à l’égard de la démocratie, attaché à l’ordre, à l’autorité, et profondément pessimiste sur la nature humaine.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’intègre pas l’École normale supérieure, mais poursuit des études supérieures d’histoire et de lettres sans passer par les concours classiques. Très jeune, il se fait remarquer dans les milieux intellectuels par ses talents d'écriture.

II. Premiers écrits et engagement monarchiste (1898–1914)
En 1898, à seulement 19 ans, il s’engage dans l’affaire Dreyfus du côté antidreyfusard, ce qui va conditionner son orientation politique pour le reste de sa vie. Il considère le dreyfusisme comme un ferment de désordre républicain et d’affaiblissement national. Il fréquente alors les milieux nationalistes, royalistes, catholiques, notamment l’Action française, revue fondée par Henri Vaugeois.

Il devient rapidement un collaborateur régulier du journal L’Action française, aux côtés de Charles Maurras, dont il partage la pensée contre-révolutionnaire, mais avec plus de modération et une orientation profondément historique. Ensemble, ils forment un tandem redoutable : Maurras en idéologue, Bainville en historien.

En 1900, il publie un premier essai remarqué : Louis II de Bavière, étude psychologique d’un roi romantique et tragique. Il montre déjà son style limpide, son érudition, et son goût pour les figures historiques.

En 1905, il participe à la fondation du journal quotidien L’Action française, organe de propagande du mouvement monarchiste. Il y tient une chronique quotidienne, où il commente l’actualité avec ironie, profondeur historique et une remarquable clarté.

III. La Grande Guerre et la prédiction de Versailles (1914–1919)
Pendant la Première Guerre mondiale, Bainville n’est pas mobilisé à cause de problèmes de santé. Il continue son travail de journaliste et d’analyste. Observateur lucide des événements, il publie dès 1915 des articles très critiques sur les visées de la diplomatie française et les illusions républicaines.

En 1919, il publie son œuvre la plus célèbre :

Les Conséquences politiques de la paix
Dans ce livre prophétique, il critique sévèrement le traité de Versailles, estimant que l’humiliation de l’Allemagne mènera à une revanche inévitable. Il y développe une idée-force : la paix mal faite prépare la guerre future. Pour lui, les Alliés ont désagrégé l’Empire austro-hongrois (barrière contre l’Allemagne), affaibli la France, et surestimé les vertus du droit international.

Ce livre, d’une grande rigueur historique, place Bainville au rang des grands esprits européens de l’après-guerre. Il y développe une vision de la géopolitique réaliste, loin des utopies wilsoniennes.

IV. Historien reconnu et figure publique (1920–1935)
Dans les années 1920, Bainville continue d’écrire des essais d’histoire très populaires. Il combine clarté pédagogique, érudition et rigueur.

Ses principales œuvres durant cette période sont :

Histoire de trois générations (1814–1914) (1924)
Napoléon (1931)
Bismarck et la France (1935)
Histoire de France (1931) – son œuvre la plus lue
Son Histoire de France est un chef-d’œuvre de synthèse. Dans un style limpide, il retrace les grandes lignes de l’histoire nationale, avec un fil conducteur : la construction difficile et fragile de l’unité française. Il insiste sur les périls du désordre et de la division, les dangers du parlementarisme, et les vertus de l’État fort.
Il est élu à l’Académie française le 25 novembre 1935, au fauteuil de Raymond Poincaré. C’est la consécration officielle d’un intellectuel monarchiste dans la République qu’il n’a cessé de critiquer.

V. Fin de vie et mort (1936)
Jacques Bainville meurt peu de temps après son élection à l’Académie, le 9 février 1936, le jour même de ses 57 ans. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.

Sa mort est pleurée dans tous les milieux conservateurs, royalistes, mais aussi chez plusieurs adversaires politiques, qui reconnaissent en lui un penseur rigoureux, honnête et d’un grand talent.

Pensée et postérité

1. Monarchisme rationaliste
Contrairement à Maurras qui défendait la monarchie de façon purement logique et utilitaire (monarchisme sans foi religieuse), Bainville était plus historien que doctrinaire, et plus nuancé. Il voyait dans la monarchie française une construction historique longue, garante de l’unité et de la continuité. Il était hostile à la Révolution, non par passion, mais par lucidité historique.

2. Vision cyclique et pessimiste de l’histoire
Bainville pensait que l’histoire n’obéit pas à un progrès linéaire. Il était influencé par la pensée classique et réaliste : les passions humaines, les erreurs politiques, les faiblesses des peuples se répètent.

3. Influence et réception
Pendant des décennies, Bainville a été lu dans les écoles, les lycées, et les cercles intellectuels. Son Histoire de France fut un manuel très populaire jusqu’aux années 1960. Avec le temps, il a été marginalisé dans le paysage académique, du fait de son attachement à l’Action française et de son opposition au républicanisme.

Aujourd’hui, plusieurs intellectuels reconnaissent la qualité de son œuvre historique, sa profondeur d’analyse, notamment en géopolitique. Il est l’un des rares à avoir prévu la Seconde Guerre mondiale dès 1919.

Œuvres majeures de Jacques Bainville
1900 : « Louis II de Bavière » (Essai historique)
1919 : « Les Conséquences politiques de la paix » (Essai géopolitique)
1924 : « Histoire de trois générations » (Essai historique)
1931 : « Napoléon » (Biographie)
1931 : « Histoire de France » (Synthèse historique)
1935 : « Bismarck et la France » (Essai géopolitique)

Conclusion
Jacques Bainville fut un historien rigoureux, un styliste brillant et un penseur politique lucide. S'il reste une figure controversée en raison de son engagement monarchiste et de sa proximité avec Maurras, son œuvre conserve une valeur intellectuelle remarquable.

Sa capacité à relier les événements présents à une profondeur historique, sa méfiance envers les illusions idéologiques, et son style d’une clarté exceptionnelle font de lui l’un des grands historiens français du XXe siècle.



 CITATIONS



 HISTORIQUE

2025-04-08 19:04:34 - Bardamu : Ajouté une biographie.


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