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Le Dernier Jour d'un Condamné available at amazon



Le Dernier Jour d'un Condamné cover Éditions Batoilles

Le Dernier Jour d'un Condamné

De Victor Hugo

1829
Bug-Jargal

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 DATE DE PUBLICATION ORIGINALE

1er février 1829

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300

 DERNIÈRE MISE À JOUR

2025-05-04 21:00:56

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 TYPE

Littérature

 RÉSUMÉ

Le Dernier Jour d’un Condamné (1829) de Victor Hugo est un court roman poignant raconté à la première personne, dans lequel un homme condamné à mort relate, depuis sa cellule, ses pensées, ses angoisses, ses souvenirs et ses réflexions dans les heures précédant son exécution. Sans jamais révéler son nom ni son crime, le narrateur devient une voix universelle, dénonçant la peine de mort comme une barbarie inhumaine et inutile. À travers ce monologue intense et intime, Hugo prend une position engagée contre la peine capitale, soulignant la cruauté psychologique infligée au condamné et interrogeant la justice et la société de son époque.

 HISTOIRE

Auteur : Victor Hugo
Année de parution : 1829 (édition augmentée en 1832 avec une préface de l’auteur)
Genre : Roman à thèse / récit introspectif / plaidoyer humaniste
Structure : Roman en forme de journal intime, divisé en 49 chapitres courts, parfois très brefs.

Contexte historique et littéraire
Victor Hugo écrit Le Dernier Jour d’un Condamné dans un contexte où la peine de mort est encore très pratiquée en France. À l’époque, les exécutions publiques à la guillotine sont fréquentes et souvent perçues comme des spectacles populaires. Hugo, révolté par cette pratique qu’il juge barbare, rédige ce roman comme un plaidoyer contre la peine de mort, un engagement politique et moral fort. Il ne s’agit pas d’un roman classique, mais d’un texte militant présenté sous forme d’un monologue introspectif.

Résumé détaillé
Le récit suit un homme anonyme, condamné à mort pour un crime qui n’est jamais précisé. Il écrit dans un carnet, jour après jour, puis heure après heure, les pensées qui l’assaillent dans l’attente de son exécution, prévue pour le lendemain matin.
Il est d’abord emprisonné à la Conciergerie, puis transféré à Bicêtre. À travers ses écrits, le lecteur découvre ses peurs, sa solitude, son incompréhension, ses souvenirs, son désespoir, et les mécanismes psychologiques de quelqu’un qui sait que chaque minute le rapproche de la mort.

Le condamné se remémore son procès, l’incompréhension du verdict, la brutalité de la justice, et la séparation d’avec sa fille, qui ne sait pas que son père va mourir. Il observe les réactions des autres prisonniers, des gardiens, des visiteurs, souvent indifférents ou fascinés par sa situation.

Dans les dernières pages, alors que l’heure approche, le ton devient plus haletant, plus saccadé, le récit se resserre jusqu’à l’instant final, où l’homme est arraché à sa cellule pour être conduit à la guillotine. Le roman se termine sur une suspension dramatique, sans qu’on assiste à l’exécution, mais en ayant vécu de l’intérieur toute la montée vers la mort.

Thèmes principaux
La peine de mort : C’est le cœur du livre. Hugo dénonce son absurdité, sa cruauté psychologique, et l’impossibilité de justice véritable dans un système aussi brutal.
La solitude : Le condamné est totalement isolé dans sa souffrance, incompris même par ceux qui l’entourent. Il vit une mort lente, psychique, avant la mort physique.
L’injustice : Le crime n’est jamais évoqué, car Hugo veut montrer que peu importe le crime, la mort n’est jamais une réponse juste ou humaine.
La peur de la mort : Le roman est une plongée dans la conscience d’un homme face à sa fin. C’est un cri humain universel.
La critique sociale : Hugo critique la société qui accepte la peine de mort comme spectacle et outil de pouvoir, sans remise en question morale.
Style et particularités
Narration à la première personne, intime et déchirante.
Structure fragmentée, journal intime, où la temporalité devient de plus en plus tendue à l’approche de l’exécution.
Absence de nom ou de détails sur le crime : choix délibéré pour faire du personnage un symbole universel.
Langage sobre mais chargé d’émotion, alternant réflexions philosophiques, souvenirs, hallucinations.
La préface de 1832
Dans l’édition de 1832, Victor Hugo ajoute une longue préface où il s’exprime sans détour contre la peine de mort. Il y affirme que son œuvre n’est pas un roman mais un “cri”, et que l’objectif est de faire réfléchir, de provoquer le dégoût du châtiment suprême. Cette préface renforce l’ancrage politique et humaniste de l’œuvre.

Réception et portée
Lors de sa sortie, le livre choque autant qu’il fascine. L’œuvre est saluée par certains intellectuels, rejetée par les partisans de la peine de mort. Avec le temps, Le Dernier Jour d’un Condamné est devenu une référence majeure dans les débats sur la justice et les droits humains. Il a influencé de nombreux auteurs (Camus, Hugo lui-même avec Claude Gueux, Dostoïevski) et militants contre la peine capitale.

Conclusion
Le Dernier Jour d’un Condamné n’est pas seulement un roman, c’est un acte de courage littéraire et politique. Victor Hugo y donne une voix à ceux que la société fait taire à jamais, et transforme la confession d’un homme en réquisitoire universel contre la barbarie judiciaire. Ce texte puissant, toujours d’actualité, reste un pilier de la littérature engagée.

 ANECDOTES

Page 89 :
Cette chanson est un exemple de l’argot parisien du XIXe siècle, en particulier de l’argot des voleurs. Victor Hugo l’inclut dans « Le Dernier Jour d’un Condamné » pour souligner la culture marginale et la détresse sociale du condamné. Voici une traduction en français moderne, tout en gardant un ton populaire et narratif :

C’est dans la rue du Mail
Que je me suis fait tabasser,
Malheureux,
Par trois voyous bien costauds,
Ils m’ont sauté dessus,
Pauvre de moi.

Ils m’ont sauté dessus,
Malheureux.
Ils m’ont passé les menottes,
Et le grand chef est arrivé,
Dans ma planque il a trouvé,
Un voyou du quartier.

Un voyou du quartier,
Malheureux.
— Va dire à ma copine,
Qu’ils m’ont foutu au trou,
Ma copine, folle de rage,
M’a dit : "Qu’est-ce que t’as encore volé ?"

M’a dit : Qu’est-ce que t’as encore volé ?,
Malheureux.
— J’ai tué / fait les poches d’un riche,
J’ai piqué son portefeuille,
Sa montre et ses boutons de manchette.

Et ses boutons de manchette,
Malheureux.
Ma copine file à Versailles,
Aux pieds du roi lui-même,
Elle lui balance une lettre,
Pour me faire sortir de prison.

Pour me faire sortir de prison,
Malheureux.
— Ah, si je sors de là,
Je gâterai ma copine,
Je lui paierai une belle coiffure,
Et des souliers chics.

Et des souliers chics,
Malheureux.
Mais le grand patron en colère,
Dit : — Par mon chapeau,
Je vais lui faire danser une danse,
Où il n’y a pas de plancher.

Les mots :
« Sique’ » = chicots = dents.
« Tartouve » = arrestation (argot).
« Trimin » = domicile, coin à soi.
« Peigre » = complice ou voyou.
« Largue » = femme, compagne.
« Enfourraillé » = emprisonné.
« Morfillé » = volé, cambriolé.
« Suer » = voler ou tuer/assassiner.
« Chêne » = bourgeois, riche.
« Auberg » = portefeuille.
« Toquante » = montre.
« Attach’s de cés » = boutons de manchette.
« Babillard » = lettre, pétition.
« Défourrailler » = libérer (sortir de prison).
« Entiferai » = gâter, soigner.
« Fontange » = coiffure de dame de l’époque.
« Galuchés » = en cuir de luxe (galuchat).
« Dabe » = chef, autorité.
« Caloquet » = chapeau.
« Danser une danse sans plancher » = être pendu.

 PERSONNAGES

Dans l'ordre d'apparition :

Dans Le Dernier Jour d’un Condamné de Victor Hugo, le récit est centré sur le condamné, et le livre est conçu comme un monologue intérieur, où le narrateur, qui est seul dans sa cellule, parle de ses pensées, de ses souvenirs, et de ses angoisses. Par conséquent, il n'y a pas de développement détaillé de nombreux personnages secondaires. Cependant, voici une liste des personnages apparaissant dans le récit, dans l’ordre où ils sont mentionnés ou font une brève apparition :

1. Le Condamné (le narrateur)
Le personnage principal du roman, dont on ne connaît jamais le nom. C’est un homme qui, incarcéré dans une prison, attend son exécution imminente. Son récit est un monologue intime qui explore ses émotions, ses réflexions sur la vie, et sa lutte intérieure face à la mort.

2. Le Prêtre
Le prêtre vient rendre visite au condamné dans sa cellule. Il représente une figure de la religion, bien qu'il ne joue qu'un rôle secondaire. Il tente d’apaiser l'âme du condamné en lui offrant des consolations religieuses.

3. Le Gardien de prison
Le gardien de prison est un personnage qui apparaît brièvement. Il est chargé de surveiller le condamné et de le conduire à travers la prison. Bien que son rôle soit secondaire, il incarne l’indifférence froide des autorités et de la machine judiciaire.

4. La fille du condamné (mentionnée indirectement)
La fille du condamné est évoquée plusieurs fois par ce dernier, qui regrette de ne pas pouvoir la revoir. Elle est la source de sa souffrance, car il sait que sa fille ignorera sa mort imminente. Elle incarne l’aspect humain et les conséquences émotionnelles de la condamnation à mort.

5. Les autres prisonniers
Bien que leurs noms ne soient pas mentionnés, plusieurs prisonniers apparaissent brièvement dans le récit. Le condamné observe leurs comportements et leurs souffrances, mais il ne les connaît pas personnellement.

6. Le Directeur de la prison (mentionné indirectement)
Le directeur de la prison est mentionné par le condamné, qui se sent soumis à une autorité froide et déshumanisante. Il incarne l'élément administratif et impitoyable de l'appareil judiciaire.

7. Les témoins de l’exécution (mentionnés brièvement)
Bien qu’ils ne soient pas des personnages développés, les témoins de l'exécution sont présents dans les réflexions du condamné, qui se demande qui assistera à sa mort, une pensée qui ajoute encore à son sentiment d'injustice.

 PHOTOS

Aucune photo.

 CITATIONS

Les citations suivent scrupuleusement l'ordre chronologique de l'ouvrage.

Il y a deux manières de se rendre compte de l’existence de ce livre. Ou il y a eu, en effet, une liasse de papiers jaunes et inégaux sur lesquels on a trouvé, enregistrées une à une, les dernières pensées d’un misérable ; ou il s’est rencontré un homme, un rêveur occupé à observer la nature au profit de l’art, un philosophe, un poète, que sais-je ? dont cette idée a été la fantaisie, qui l’a prise ou plutôt s’est laissé prendre par elle, et n’a pu s’en débarrasser qu’en la jetant dans un livre.
De ces deux explications, le lecteur choisira celle qu’il voudra.

Condamné à mort !
Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids !

Autrefois, car il me semble qu’il y a plutôt des années que des semaines, j’étais un homme comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée. Mon esprit, jeune et riche, était plein de fantaisies. Il s’amusait à me les dérouler les unes après les autres, sans ordre et sans fin, brodant d’inépuisables arabesques cette rude et mince étoffe de la vie. C’étaient des jeunes filles, de splendides chapes d’évêque, des batailles gagnées, des théâtres pleins de bruit et de lumière, et puis encore des jeunes filles et de sombres promenades la nuit sous les larges bras des marronniers. C’était toujours fête dans mon imagination. Je pouvais penser à ce que je voulais, j’étais libre.

Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort !

Quoi que je fasse, elle est toujours là, cette pensée infernale, comme un spectre de plomb à mes côtés, seule et jalouse, chassant toute distraction, face à face avec moi misérable, et me secouant de ses deux mains de glace quand je veux détourner la tête ou fermer les yeux. Elle se glisse sous toutes les formes où mon esprit voudrait la fuir, se mêle comme un refrain horrible à toutes les paroles qu’on m’adresse, se colle avec moi aux grilles hideuses de mon cachot ; m’obsède éveillé, épie mon sommeil convulsif, et reparaît dans mes rêves sous la forme d’un couteau.

Je viens de m’éveiller en sursaut, poursuivi par elle et me disant : — Ah ! ce n’est qu’un rêve ! — Hé bien ! avant même que mes yeux lourds aient eu le temps de s’entr’ouvrir assez pour voir cette fatale pensée écrite dans l’horrible réalité qui m’entoure, sur la dalle mouillée et suante de ma cellule, dans les rayons pâles de ma lampe de nuit, dans la trame grossière de la toile de mes vêtements, sur la sombre figure du soldat de garde dont la giberne reluit à travers la grille du cachot, il me semble que déjà une voix a murmuré à mon oreille : — Condamné à mort !

On m’avait ramené sur la paille de mon cachot, et j’étais tombé sur-le-champ dans un sommeil profond, dans un sommeil d’oubli.

— Il fait beau, dis-je au guichetier.
Il resta un moment sans me répondre, comme ne sachant si cela valait la peine de dépenser une parole ; puis avec quelque effort il murmura brusquement :
— C’est possible.

Nous traversâmes une cour intérieure. L’air vif du matin me ranima. Je levai la tête. Le ciel était bleu, et les rayons chauds du soleil, découpés par les longues cheminées, traçaient de grands angles de lumière au faîte des murs hauts et sombres de la prison. Il faisait beau en effet.

Un air chaud, mêlé de bruit, vint me frapper au visage ; c’était le souffle de la foule dans la salle des assises. J’entrai.

Pendant que je traversais la longue salle entre deux masses de peuple murées de soldats, il me semblait que j’étais le centre auquel se rattachaient les fils qui faisaient mouvoir toutes ces faces béantes et penchées.

Au moment où le tumulte cessa dans la foule, il cessa aussi dans mes idées.

Les fenêtres étaient ouvertes ; l’air et le bruit de la ville arrivaient librement du dehors ; la salle était claire comme pour une noce ; les gais rayons du soleil traçaient ça et là la figure lumineuse des croisées, tantôt allongée sur le plancher, tantôt développée sur les tables, tantôt brisée à l’angle des murs ; et de ces losanges éclatants aux fenêtres chaque rayon découpait dans l’air un grand prisme de poussière d’or.

En face de moi une fenêtre était toute grande ouverte. J’entendais rire sur le quai des marchandes de fleurs ; et, au bord de la croisée, une jolie petite plante jaune, toute pénétrée d’un rayon de soleil, jouait avec le vent dans une fente de la pierre.

Comment une idée sinistre aurait-elle pu poindre parmi tant de gracieuses sensations ?

Et mes yeux revenaient se fixer sur la jolie fleur jaune au soleil.

Une révolution venait de se faire en moi.

À travers le nuage qui me semblait s’être interposé entre les choses et moi, je distinguai deux jeunes filles qui me suivaient avec des yeux avides ; — Bon, dit la plus jeune en battant des mains, ce sera dans six semaines !

Les hommes, je me rappelle l’avoir lu dans je ne sais quel livre où il n’y avait que cela de bon, les hommes sont tous condamnés à mort avec des sursis indéfinis.

C'est la vie vue de près.

À peine arrivé, des mains de fer s'emparèrent de moi.

Les premiers jours on me traita avec une douceur qui m'était horrible. Les égards d'un guichetier sentent l'échafaud.

Les geôliers, les guichetiers, les porte-clefs, – je ne leur en veux pas – causent et rient, et parlent de moi, devant moi, comme d'une chose.

Je me suis dit :
— Puisque j'ai le moyen d'écrire, pourquoi ne le ferais-je pas ? Mais quoi écrire ?

Est-ce que je puis avoir quelque chose à dire, moi qui n'ai plus rien à faire dans ce monde ? Et que trouverai-je dans ce cerveau flétri et vide qui vaille la peine d'être écrit ?

Si tout autour de moi, est monotone et décoloré, n'y a-t-il pas en moi une tempête, une lutte, une tragédie ?

D'ailleurs ces angoisses, le seul moyen d'en moins souffrir, c'est de les observer, et les peindre m'en distraira.

À moins qu'après ma mort le vent ne joue dans le préau avec ces morceaux de papier souillés de boue, ou qu'ils n'aillent pourrir à la pluie, collés en étoiles à la vitre cassée d'un guichetier.

Quoi ! le soleil, le printemps, les champs pleins de fleurs, les oiseaux qui s'éveillent le matin, les nuages, les arbres, la nature, la liberté, la vie, tout cela n'est plus à moi ?

Le lendemain dès l'aube on entend dans la place de Grève clouer une charpente, et dans les carrefours hurler à pleine voix des crieurs enroués.

Je viens de faire mon testament.
À quoi bon ? Je suis condamné aux frais, et tout ce que j'ai y suffira à peine. La guillotine, c'est fort cher.

Ainsi, après ma mort, trois femmes sans fils, sans mari, sans père ; trois orphelines de différente espèce ; trois veuves du fait de la loi.

Ma femme ne m'inquiète pas non plus ; elle est déjà d'une mauvaise santé et d'un esprit faible, elle mourra aussi.

Puisque le jour ne paraît pas encore, que faire de la nuit ?

Pour une idée, pour une rêverie, pour une abstraction, cette horrible réalité qu'on appelle la guillotine !

Je viens de voir, crayonnée en blanc au coin du mur, une image épouvantable, la figure de cet échafaud qui, à l'heure qu'il est, se dresse peut-être pour moi.

J'ai fermé les yeux avec horreur, alors j'ai tout vu plus distinctement.

Voilà que deux ou trois portes basses vomirent presque en même temps, et comme par bouffées, dans la cour, des nuées d'hommes hideux, hurlants et déguenillés. C'étaient les forçats.

Jusqu'alors le temps avait été assez beau, et, si la bise d'octobre refroidissait l'air, de temps en temps aussi elle ouvrait ça et là dans les brumes grises du ciel une crevasse par où tombait un rayon de soleil.

Un profond sentiment de pitié me remuait jusqu'aux entrailles, et leurs rires me faisaient pleurer.

On entendit s'affaiblir par degrés dans l'air le bruit lourd des roues et des pieds des chevaux sur la route pavée de Fontainebleau, le claquement des fouets, le cliquetis des chaînes, et les hurlements du peuple qui souhaitait malheur au voyage des galériens.

Pas malade ! en effet, je suis jeune, sain et fort. Le sang coule librement dans mes veines ; tous mes membres obéissent à tous mes caprices ; je suis robuste de corps et d'esprit, constitué pour une longue vie ; oui, tout cela est vrai ; et cependant j'ai une maladie, une maladie mortelle, une maladie faite de la main des hommes.

Le pourvoi, c'est une corde qui vous tient suspendu au-dessus de l'abîme, et qu'on entend craquer à chaque instant, jusqu'à ce qu'elle se casse. C'est comme si le couteau de la guillotine mettait six semaines à tomber.

C'était une chose repoussante que toutes ces monstrueuses paroles sortant de cette bouche vermeille et fraîche. On eût dit la bave d'une limace sur une rose.

Ah ! qu'une prison est quelque chose d'infâme ! Il y a un venin qui y salit tout. Tout s'y flétrit, même la chanson d'une fille de quinze ans ! Vous y trouvez un oiseau, il a de la boue sur son aile ; vous y cueillez une jolie fleur, vous la respirez ; elle pue.

Oh ! si je m'évadais, comme je courrais à travers champs !
Non, il ne faudrait pas courir. Cela fait regarder et soupçonner. Au contraire, marcher lentement, tête levée, en chantant.

Ah ! malheureux rêveur, brise donc d'abord le mur épais de trois pieds qui t'emprisonne !

C'est pour aujourd'hui !

Ce bon geôlier, avec son sourire bénin, ses paroles caressantes, son œil qui flatte et qui espionne, ses grosses et larges mains, c’est la prison incarnée, c’est Bicêtre qui s’est fait homme.

Tout est prison autour de moi ; je retrouve la prison sous toutes les formes, sous la forme humaine comme sous la forme de grille ou de verrou. Ce mur, c’est de la prison en pierre ; cette porte, c’est de la prison en bois ; ces guichetiers, c’est de la prison en chair et en os.

La prison est une espèce d’être horrible, complet, indivisible, moitié maison, moitié homme. Je suis sa proie ; elle me couve, elle m’enlace de tous ses replis. Elle m’enferme dans ses murailles de granit, me cadenasse sous ses serrures de fer, et me surveille avec ses yeux de geôlier.

Ah ! misérable ! que vais-je devenir ? qu’est-ce qu’ils vont faire de moi ?

— Mon fils, m'a-t-il dit, êtes-vous préparé ?
Je lui ai répondu d'une voix faible :
— Je ne suis pas préparé, mais je suis prêt.

Un moyen de fuir, mon Dieu ! un moyen quelconque ! Il faut que je m'évade ! il le faut ! sur-le-champ ! par les portes, par les fenêtres, par la charpente du toit ! quand même je devrais laisser de ma chair après les poutres !

Ô rage ! démons ! malédiction ! Il faudrait des mois pour percer ce mur avec de bons outils, et je n'ai ni un clou, ni une heure !

Avant de sortir du cabanon, j'y ai promené un dernier coup d'œil. — Je l'aimais, mon cachot. — Puis, je l'ai laissé vide et ouvert ; ce qui donne à un cachot un air singulier.

Comme le jour du départ de la chaîne, il tombait une pluie de la saison, une pluie fine et glacée qui tombe encore à l'heure où j'écris, qui tombera sans doute toute la journée, qui durera plus que moi.

La voiture s’est ébranlée. Elle a fait un bruit sourd en passant sous la voûte de la grande porte, puis a débouché dans l’avenue, et les lourds battants de Bicêtre se sont refermés derrière elle. Je me sentais emporté avec stupeur, comme un homme tombé en léthargie qui ne peut ni remuer ni crier et qui entend qu’on l’enterre.

Chacun a son opinion politique. Je vous estime trop pour croire que vous n'avez pas la vôtre.

Il paraît que la porte s’était ouverte, l’avait vomi, puis s’était refermée sans que je m’en fusse aperçu. Si la mort pouvait venir ainsi !

Le bagne, c’est dur ; coucher sur une planche, boire de l’eau claire, manger du pain noir, traîner un imbécile de boulet qui ne sert à rien ; des coups de bâton et des coups de soleil. Avec cela on est tondu, et moi qui avais de beaux cheveux châtains !…

Un jour, j’avais faim, je donnai un coup de coude dans le carreau d’un boulanger ; j’empoignai un pain, et le boulanger m’empoigna ; je ne mangeai pas le pain, et j’eus les galères à perpétuité, avec trois lettres de feu sur l’épaule. — Je te montrerai, si tu veux. — On appelle cette justice-là la récidive.

Tout a une fin, et autant cell-là qu'une autre.

Je me sens le cœur plein de rage et d'amertume. Je crois que la poche au fiel a crevé. La mort rend méchant.

Ô ma pauvre petite fille ! encore six heures, et je serai mort ! Je serai quelque chose d’immonde qui traînera sur la table froide des amphithéâtres ; une tête qu’on moulera d’un côté, un tronc qu’on disséquera de l’autre ; puis de ce qui restera, on en mettra plein une bière, et le tout ira à Clamart.

Voilà ce qu’ils vont faire de ton père, ces hommes dont aucun ne me hait, qui tous me plaignent et tous pourraient me sauver. Ils vont me tuer. Comprends-tu cela, Marie ? Me tuer de sang-froid, en cérémonie, pour le bien de la chose ! Ah ! grand Dieu !

Oh ! si ces jurés l’avaient vue, au moins, ma jolie petite Marie, ils auraient compris qu’il ne faut pas tuer le père d’un enfant de trois ans.

Misérable ! quel crime j’ai commis, et quel crime je fais commettre à la société !

Oh ! est-il bien vrai que je vais mourir avant la fin du jour ? Est-il bien vrai que c’est moi ? Ce bruit sourd de cris que j’entends au dehors, ce flot de peuple joyeux qui déjà se hâte sur les quais, ces gendarmes qui s’apprêtent dans leurs casernes, ce prêtre en robe noire, cet autre homme aux mains rouges, c’est pour moi ! c’est moi qui vais mourir ! moi, le même qui est ici, qui vit, qui se meut, qui respire, qui est assis à cette table, laquelle ressemble à une autre table, et pourrait aussi bien être ailleurs ; moi, enfin, ce moi que je touche et que je sens, et dont le vêtement fait les plis que voilà !

J’ai fermé les yeux, et j’ai mis les mains dessus, et j’ai tâché d’oublier, d’oublier le présent dans le passé. Tandis que je rêve, les souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse me reviennent un à un, doux, calmes, riants, comme des îles de fleurs sur ce gouffre de pensées noires et confuses qui tourbillonnent dans mon cerveau.

Et nous allions tous deux nous plaindre ensemble à nos mères, qui nous donnaient tort tout haut et raison tout bas.

Et elle se mit à courir devant moi avec sa taille fine comme le corset d’une abeille et ses petits pieds qui relevaient sa robe jusqu’à mi-jambe. Je la poursuivis, elle fuyait ; le vent de sa course soulevait par moments sa pèlerine noire, et me laissait voir son dos brun et frais.

Cependant nos têtes se touchaient, nos cheveux se mêlaient, nos haleines peu à peu se rapprochèrent, et nos bouches tout à coup.
Quand nous voulûmes continuer notre lecture, le ciel était étoilé.

— Tu ne dis rien, me dit ma mère, tu as l’air triste.
J’avais le paradis dans le cœur.

Quand j’ai rêvé une minute à ce qu’il y a de passé dans ma vie, et que j’en reviens au coup de hache qui doit la terminer tout à l’heure, je frissonne comme d’une chose nouvelle. Ma belle enfance ! ma belle jeunesse ! étoffe dorée dont l’extrémité est sanglante. Entre alors et à présent il y a une rivière de sang ; le sang de l’autre et le mien.

Si on lit un jour mon histoire, après tant d’années d’innocence et de bonheur, on ne voudra pas croire à cette année exécrable, qui s’ouvre par un crime et se clôt par un supplice ; elle aura l’air dépareillée.
Et pourtant, misérables lois et misérables hommes, je n’étais pas un méchant !

Eh bien ! il me semble que je suis encore dans la tour du bourdon. C’est tout ensemble un étourdissement et un éblouissement. Il y a comme un bruit de cloche qui ébranle les cavités de mon cerveau, et autour de moi je n’aperçois plus cette vie plane et tranquille que j’ai quittée, et où les autres hommes cheminent encore, que de loin et à travers les crevasses d’un abîme.

L’Hôtel de Ville est un édifice sinistre.
Avec son toit aigu et roide, son clocheton bizarre, son grand cadran blanc, ses étages à petites colonnes, ses mille croisées, ses escaliers usés par les pas, ses deux arches à droite et à gauche, il est là, de plain-pied avec la Grève ; sombre, lugubre, la face toute rongée de vieillesse, et si noir qu’il est noir au soleil.
Les jours d’exécution, il vomit des gendarmes de toutes ses portes, et regarde le condamné avec toutes ses fenêtres.

Encore deux heures et quarante-cinq minutes, et je serai guéri.

Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-t-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier et qu’elle ait crié au peuple : Cela ne fait pas de mal !
Y a-t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C’est bien inventé. Tenez-vous-en là. La mécanique est bonne.

Eh bien donc ! ayons courage avec la mort, prenons cette horrible idée à deux mains, et considérons-la en face. Demandons-lui compte de ce qu’elle est, sachons ce qu’elle nous veut, retournons-la en tous sens, épelons l’énigme, et regardons d’avance dans le tombeau.

Il me semble que, dès que mes yeux seront fermés, je verrai une grande clarté et des abîmes de lumière où mon esprit roulera sans fin. Il me semble que le ciel sera lumineux de sa propre essence, que les astres y feront des taches obscures, et qu’au lieu d’être comme pour les yeux vivants des paillettes d’or sur du velours noir, ils sembleront des points noirs sur du drap d’or.

Ou bien, misérable que je suis, ce sera peut-être un gouffre hideux, profond, dont les parois seront tapissées de ténèbres, et où je tomberai sans cesse en voyant des formes remuer dans l’ombre.

Ou bien, en m’éveillant après le coup, je me trouverai peut-être sur quelque surface plane et humide, rampant dans l’obscurité et tournant sur moi-même comme une tête qui roule. Il me semble qu’il y aura un grand vent qui me poussera, et que je serai heurté ça et là par d’autres têtes roulantes. Il y aura par places des mares et des ruisseaux d’un liquide inconnu et tiède ; tout sera noir. Quand mes yeux, dans leur rotation, seront tournés en haut, ils ne verront qu’un ciel d’ombre, dont les couches épaisses pèseront sur eux, et au loin dans le fond de grandes arches de fumée plus noires que les ténèbres. Ils verront aussi voltiger dans la nuit de petites étincelles rouges, qui, en s’approchant, deviendront des oiseaux de feu. Et ce sera ainsi toute l’éternité.

Mais si ces morts-là reviennent, sous quelle forme reviennent-ils ? Que gardent-ils de leur corps incomplet et mutilé ? Que choisissent-ils ? Est-ce la tête ou le tronc qui est spectre ?

Hélas ! n’aimer ardemment qu’un seul être au monde, l’aimer avec tout son amour, et l’avoir devant soi, qui vous voit et vous regarde, vous parle et vous répond et ne vous connaît pas ! Ne vouloir de consolation que de lui, et qu’il soit le seul qui ne sache pas qu’il vous en faut parce que vous allez mourir !

— Mort ! disais-je. Marie, sais-tu ce que c’est qu’être mort ?
— Oui, monsieur, a-t-elle répondu. Il est dans la terre et dans le ciel.

Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré. À présent ils devraient venir ; je ne tiens plus à rien ; la dernière fibre de mon cœur est brisée. Je suis bon pour ce qu’ils vont faire.

Peut-être aurais-je encore le temps d’écrire quelques pages pour elle, afin qu’elle les lise un jour, et qu’elle pleure dans quinze ans pour aujourd’hui.

Note de l’éditeur. — On n’a pu encore retrouver les feuillets qui se rattachaient à celui-ci. Peut-être, comme ceux qui suivent semblent l’indiquer, le condamné n’a-t-il pas eu le temps de les écrire. Il était tard quand cette pensée lui est venue.

Ainsi j’y suis. Le trajet exécrable est fait. La place est là, et au-dessous de la fenêtre l’horrible peuple qui aboie, et m’attend, et rit.

Il y avait un grand bruit au dehors, comme un frémissement qui ondulait dans l’air. J’ai cru d’abord que c’était la rivière ; mais, à des rires qui éclataient, j’ai reconnu que c’était la foule.

— Monsieur, m’a-t-il dit, pardon ! Est-ce que je vous ai fait mal ?
Ces bourreaux sont des hommes très doux.

En ce moment la porte extérieure s’est ouverte à deux battants. Une clameur furieuse et l’air froid et la lumière blanche ont fait irruption jusqu’à moi dans l’ombre. Du fond du sombre guichet, j’ai vu brusquement tout à la fois, à travers la pluie, les mille têtes hurlantes du peuple entassées pêle-mêle sur la rampe du grand escalier du Palais.

Tableau hideux, bien encadré dans une porte de prison.

J’ignore comment cela se faisait ; dans la brume, et malgré la pluie fine et blanche qui rayait l’air comme un réseau de fils d’araignée, rien de ce qui se passait autour de moi ne m’a échappé. Chacun de ces détails m’apportait sa torture. Les mots manquent aux émotions.

Dans le tumulte qui m’enveloppait, je ne distinguais plus les cris de pitié des cris de joie, les rires des plaintes, les voix du bruit ; tout cela était une rumeur qui résonnait dans ma tête comme dans un écho de cuivre.

— Ma grâce ! ma grâce ! ai-je répété, ou, par pitié, cinq minutes encore !

Ah ! les misérables ! il me semble qu’on monte l’escalier…

QUATRE HEURES.



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 HISTORIQUE

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